[Témoignage d’Ismaël]Comment j’ai réussi mon Grand Oral en tombant sur un sujet que je ne maîtrisais ( absolument ) pas ?

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Aujourd’hui, Ismaël nous fait l’honneur de sa présence pour évoquer son Grand Oral du CRFPA, qu’il a obtenu l’année dernière. Elève-avocat à l’EDASOP, il est également un grand sportif, un redoutable adversaire aux rixtes verbales et un camarade très apprécié de la promo « pénal »! Je laisse la parole à Ismaël dont le témoignage devrait en rassurer plus d’un à quelques jours des résultats d’admission du CRFPA 2020!

Bonjour à toutes et à tous, 

Je m’appelle Ismaïl, j’ai 29 ans, je suis élève-avocat à l’EDASOP ( Toulouse ) et j’ai obtenu mon CRFPA l’an dernier, lors de la session 2019. Je suis actuellement stagiaire PPI au sein d’une Prépa bien connue, et c’est aussi l’une des raisons pour lesquelles j’ai choisi de témoigner et de relater mon expérience du Grand Oral, qui je l’espère, pourra rassurer beaucoup d’étudiants et futur(e)s avocat(e)s qui souhaitent passer cet examen !

Lors de mon inscription à l’examen du CRFPA, j’étais déjà titulaire d’un M2 en droit des affaires ; j’avais donc toute l’année pour me préparer. J’ai quand même décidé de me mettre immédiatement aux révisions, soit en décembre 2018, dans la mesure où j’avais choisi de passer l’examen en droit pénal. Je devais donc redécouvrir le droit !
Sans me perdre dans les détails, l’année fut globalement studieuse, et l’été encore plus ; de manière assez logique, j’étais assez confiant pour les résultats d’admissibilité.

Je ne suis pas un adepte du travail quantitatif et j’ai beaucoup de mal à accumuler les longues journées à ficher mes cours

J’ai pris une semaine de repos à la suite des examens écrits. Je ne suis pas un adepte du travail quantitatif et j’ai beaucoup de mal à accumuler les longues journées à ficher mes cours ; j’ai donc préféré ne pas excéder trois heures par jour pour réviser les droits et libertés fondamentaux avant de savoir si j’étais admissible.

Au moment de l’annonce des résultats d’admissibilité, j’ai eu la chance de connaitre mes notes et de constater que j’avais une avance assez confortable pour ne pas avoir à m’inquiéter de ma réussite au Grand Oral. Plus facile à dire qu’à faire. Le stress était bien là, et je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer que le pire pourrait arriver, comme certains témoignages que j’ai pu lire sur la toile le démontrent !
J’ai donc mis les bouchées doubles, et j’ai surtout décidé de m’entraîner, seul dans ma chambre, avec des sujets que je ne maîtrisais pas : cela peut paraître étrange, mais j’ai vite pris conscience que le Grand Oral était avant tout un examen de forme. Plus encore, j’ai voulu me familiariser au plus vite avec le Soldini et le Code constitutionnel et des droits fondamentaux. En utilisant convenablement ces deux outils, il est toujours possible de trouver quelque chose à dire : il suffit de le faire avec la forme. Le Grand Oral est un art du sophisme !

Je me dis que même en racontant n’importe quoi, il est préférable de le faire avec un minimum d’élégance!

Le jour de mon passage, je suis tombé sur un commentaire. Vu que j’avais développé une méthode qui me permettait de composer une bonne partie de l’introduction avant même de réfléchir sérieusement sur le fond de la question à traiter, ce n’est qu’au bout de quelques minutes que je me suis rendu compte que le sujet était une horreur.
Pour information, il s’agissait de la décision d’un tribunal administratif, ou de l’histoire d’un arrêté préfectoral  autorisant l’ouverture de certains commerces le dimanche qui a été annulé. Passionnant.
En réalité, il ne s’agissait pas de la décision à proprement parler, mais plutôt d’un résumé très lapidaire de celle-ci qui n’avait absolument aucun lien avec les droits et libertés fondamentaux. 

Il était hors de question d’échouer si près du but. Je ne me suis pas démonté, et j’ai cherché à relier au maximum le sujet avec les droits et libertés fondamentaux, tout en jouant sur la culture générale, la diction, et la forme de mon exposé. J’ai pris garde, quitte à prononcer des banalités, à ne pas proférer d’énormités qui aurait pu être éliminatoire. 

Au moment de me lancer, je me dis que même en racontant n’importe quoi, il est préférable de le faire avec un minimum d’élégance. 
Je vois bien au cours de mon exposé que les visages – notamment celui du magistrat – se crispent, mais je continue : je suis ( en apparence ) imperturbable.
Une fois que j’ai terminé, je consulte mon chronomètre : j’ai parlé 14 minutes. Avec le recul, je me demande encore comment j’ai pu tenir aussi longtemps. D’ailleurs, après l’annonce des résultats, la secrétaire de l’IEJ m’a dit que le jury avait été impressionné par ma capacité à discuter autant d’un sujet aussi aride.

Après l’exposé, viennent les questions.  C’est un vrai matraquage ; après avoir finement esquivé la première question avec une touche d’humour ( à ne pas reproduire ! ), le jury a bien compris que le droit du travail n’était pas mon point fort. C’est tout naturellement que les membres se sont aventurés sur ce terrain. La plupart de mes réponses s’apparentaient à des diversions habiles par lesquelles je cherchais à gagner un maximum de temps. Finalement, je n’ai pas vu les 45 minutes passer !

A la sortie de l’épreuve, je suis mitigé. J’espérais tomber sur un autre sujet ; il y a une ou deux questions auxquelles je n’ai malheureusement pas pu répondre. En attendant les résultats, j’essaie de me rassurer au maximum en comptant sur mes points d’avance. 

Le jour de la proclamation des résultats, la tension est à son comble ; d’autant plus que l’annonce de ceux-ci a lieu en assemblée publique. La libération a enfin lieu, après un an de travail ( ! ), lorsque j’entends mon nom et mon prénom ! 
Au moment de récupérer mon attestation de réussite, je constate que j’ai obtenu la note de 11/20. Une note qui n’a rien d’exceptionnel en soi, mais largement suffisante pour réussir le CRFPA !

Je souhaite aujourd’hui aider les étudiant(e)s au moyen de ma page Instagram gocrfpa

Lors de mon stage, j’ai pu constater que beaucoup d’étudiant(e)s avaient tendance à mystifier cette épreuve, à juste titre. A titre d’exemple, l’une de mes étudiantes a été prise de panique lors d’une simulation, à un quart d’heure de son passage. En lui prodiguant les quelques conseils de méthodologie qui m’ont permis moi-même de sauver mon Grand Oral, elle a finalement réussi à produire un contenu en très peu de temps !

C’est la raison pour laquelle je souhaite aujourd’hui aider et faire profiter les étudiant(e)s de mon humble expérience au moyen de ma page Instagram ( gocrfpa ), sur laquelle les futur(e)s avocat(e)s pourront trouver à disposition tous les conseils, trop peu abordés, qui leur permettront de venir à bout de cet examen !

Ismaël

Merci Ismaël pour ce témoignage plein de bons conseils!

Si vous souhaitez également témoigner au sujet de votre admission à l’école des avocats (par la voie classique, universitaire ou professionnelle) ou si au contraire, vous souhaitez apporter une expérience positive suite à un ou plusieurs échecs au CRFPA, vous pouvez envoyer un mail à aurore@commeunavocat.fr !

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