L’examen d’entrée à l’école des avocats (CRFPA pour les intimes) offre de nombreuses occasions d’angoisser, de paniquer et même de se lamenter sur son sort (je le sais, je l’ai passé deux fois…). D’innombrables questions passent dans la tête de chaque candidat. C’est d’ailleurs une source de réconfort de savoir que chaque questionnement, chaque doute, chaque moment de désespoir est, un jour ou l’autre, partagé par nos pairs. Ce sentiment d’universel qui rassemble, cela fait chaud au coeur!
Lors de l’inscription à l’IEJ, on est tout feu tout flamme « je vais me donner à fond, je vais carburer! » et on décide de se faire un super planning digne d’un Garde des Sceaux. Vient alors un grand moment de solitude « Wokayy… Mais par quoi je commence?? » suivi très souvent d’un sentiment envahissant de panique totale en mode « je veux pas y aller, je veux pas y aller… » Mais il va falloir y aller, alors autant prendre le taureau par les cornes!
Quand commencer les révisions du CRFPA? Et surtout, pas QUOI commencer? Sont des questions légitimes et importantes à ce stade tant le programme est vaste et indigeste.
A mon sens, si vous préparez le CRFPA pour la première fois, trois solutions s’offrent à vous. Soit vous consacrez votre année à l’examen et dans ce cas, les révisions peuvent être commencées dès le début des cours de l’IEJ, soit décembre/janvier. Soit vous passez en parallèle un M1, auquel cas, ce dernier doit être votre priorité, en effet, sans M1, pas de CRFPA… La logique veut que vous donniez tout au M1. De toute façon, si vous avez pris la même option pour le CRFPA et le M1 (ce qui est vivement encouragé), vous révisez pour les deux en même temps en ce qui concerne la spécialité et la procédure. Soit vous préparez un M2 en même temps que le CRFPA et dans ce cas, il va falloir jongler entre les deux… Sachant qu’à mon sens, mieux vaut privilégier la réussite au M2.
En pratique, ceux qui commencent dès janvier sont rares et il est courant d’arriver début juin sans avoir ouvert le moindre bouquin, ou, en tout cas, sans avoir rien retenu de ce que l’on a pu y lire… Le CRFPA a la réputation d’être un marathon et c’est vrai. Il s’agit de ne pas s’essoufler en route pour tenir jusqu’au bout. Partant de là, si vous décidez de commencer les révisions en janvier, allez-y tranquille. Si vous vous épuisez à ce stade de l’année, vous ne tiendrez jamais la distance.
Si vous décidez de commencer vos révisions plus tard, vers avril ou juin, pas de panique! Trois mois sont largement suffisants pour acquérir tous les réflexes! Effectivement, il faut garder à l’esprit que le CRFPA n’est pas tant un examen de connaissance que de méthode. De nombreux candidats arrivent en connaissant leurs cours sur le bout des doigts, capables d’en réciter des passages entier… Mais ils obtiennent des résultats catastrophiques car ils n’ont pas compris le véritable enjeu: être capable de chercher, de réfléchir, de rédiger et faire tout ça avec sagacité et rapidité.
Il n’est donc pas vraiment possible de répondre à la question du titre (posée par quelques uns d’entre vous sur le compte Instagram de Comme un avocat ;-)) tant la réponse est propre à chacun.
Pour ma part, j’ai passé le CRFPA deux fois. La première année, j’ai commencé à travailler en septembre, en allant à divers cours magistraux de la fac. Cela s’explique en partie par le retard que j’avais par rapport aux autres, dans la mesure où j’avais obtenu mon dernier diplôme sept ans avant… Si vous n’êtes pas en situation de reprise d’études, cette option ne me semble pas absolument nécessaire. J’ai assisté ensuite à chaque cours de l’IEJ, mais je me suis vite retrouvée noyée par la masse des informations. Je fichais chaque cours, pourtant, mais je ne comprenais pas vraiment la logique de ce qui était attendu de moi, ce qui n’est presque jamais évoqué à l’IEJ, d’ailleurs. Les révisions ont donc commencé de manière effective en juin, avec le début de ma prépa estivale. Au fur et à mesure des semaines, à force d’entraînements, mon niveau a enfin commencé à décoller.
Toutefois, cette première tentative s’est soldée par un échec, je reviendrai sur le pourquoi dans un autre post.
La deuxième année, j’ai été très très relax. Je n’ai presque pas assisté aux cours de l’IEJ… En revanche, j’ai participé aux trois galops d’essai qu’il organisait. J’ai révisé la procédure pénale pendant une semaine en avril, en fichant tout un bouquin… Et puis plus rien jusqu’à mi-juin, pour le début de la prépa. Par contre, j’ai passé ensuite huit semaines à composer sur un sujet chaque jour ou presque… J’ai peu révisé à proprement parlé mais je me suis énormément entraîné.
Donc si je devais, moi, donner une date idéale pour commencer les révisions, je dirais « début juin ». Mais je ne suis pas très endurante, je ne sais pas vraiment travailler « chaque jour un petit peu », je ne sais pas vraiment travailler chaque jour tout court en fait… Et je marche plutôt à la pression et au feeling.
A mon sens, la clé est d’apprendre à se connaître et à se faire confiance. Etes-vous du genre à bosser comme un dingue à la dernière minute? Ou plutôt à ficher chaque soir les cours de la journée et tout relire le week-end afin de ne jamais être débordé?
Vos habitudes ne vont pas changer radicalement pour le CRFPA. Si vous avez validé vos années avec une certaine façon de procéder, il est peut-être contre-productif d’essayer autre chose maintenant. C’est risqué en tout cas!
Est-ce à dire que le CRFPA est un partiel comme les autres? Je n’irais pas jusque-là car beaucoup de paramètres entrent en jeu et je trouve cet examen beaucoup plus traumatisant que n’importe quel partiel…
Néanmoins, il s’agit tout de même de comprendre des cours, d’acquérir des automatismes et des réflexes de rédaction, d’apprendre à savoir quoi chercher dans un code et comment … et d’aller composer ensuite. Ce n’est pas non plus révolutionnaire. Inutile, donc, de transfigurer votre nature profonde.
Dans un prochain article (celui-ci commence à être démesuré! ^^), je vous mettrai un découpage du programme afin de rendre les révisions plus digestes. C’est quelque chose qui m’a manqué pendant ma préparation… J’aurais aimé être prise par la main à ce niveau car l’ampleur du programme m’a paralysée à maintes reprises…