L’examen du CRFPA (qui s’appelle en réalité « examen d’entrée à l’école des avocats » mais tout le monde l’appelle « le CRFPA ») a été modifié en 2016. Auparavant, il s’agissait d’un système un peu empirique, à mon sens, et qui dépendait un peu de chaque IEJ. Depuis 2016 (les candidats à l’examen de 2017 ont été les premiers concernés), l’examen est national et les épreuves sont beaucoup mieux organisées. Il semblerait que la difficulté se soit accrue avec la nationalisation au vu des pourcentage de réussite de la plupart des IEJ… Mais pour ma part, j’ai trouvé que c’était plus facile à aborder car plus « carré ».

Les épreuves du CRFPA
L’examen du CRFPA est découpé en deux: les épreuves d’admissibilité ou « les écrits » et les épreuves d’admission ou « les oraux ».
L’admissibilité
Note de synthèse, épreuve de 5 heures au coefficient 3. Il s’agit d’une épreuve visant à sonder l’esprit de synthèse du candidat, sa rapidité d’exécution et sa gestion du stress (essentiellement, selon moi)
Droit des obligations, épreuve de 3 heures au coefficient 2. Cette épreuve est commune à tous et le programme regroupe les cours de droit des contrats, droit de la preuve, responsabilité civile et régime général des obligations.
Une épreuve de procédure de 2 heures, coeff 2, liée avec la matière de spécialité choisie.
– Procédure pénale pour les candidats ayant choisi pénal en spécialité.
– Procédure civile pour les candidats ayant choisi civil
– Procédure administrative et contentieux pour les candidats en droit administratif.
– Les candidats en Droit international et en droit fiscal ont le choix entre procédure administrative et procédure civile
Je reviendrai plus tard sur le programme de chaque épreuve afin de faire une sorte de planning de révision (sachant que j’aurai un peu de mal pour les autres spécialités que la mienne, mais je ferai de mon mieux :-))
L’admission
Une fois que vous avez obtenu au minimum 10/20 aux épreuves écrites, vous verrez votre nom affiché sur la liste des admissibles et vous serez autorisé à passer les oraux. Ceux-ci sont au nombre de deux:
Le Grand Oral : Après une heure de préparation, vous entrez face à trois jurés (un universitaire, le président du jury -au milieu-, un avocat et un magistrat). Vous faites un exposé de quinze minutes suivi de trente minutes de questions de culture juridique.
L’épreuve a un coefficient 4. Les écrits peuvent compenser les oraux, toutefois, le fort coeff du « GO » en font une épreuve éliminatoire.
Le programme concerne « les droits et libertés fondamentaux (origines, sources, régime) et la culture juridique générale » autant dire qu’il est globalement infini…
L’épreuve de langue : Après 15 minutes de préparation, un exposé-discussion de 15 minutes. Coeff 1. Jusqu’en 2020 inclus, les candidats ont le choix entre anglais, allemand, arabe classique, chinois, espagnol, hébreu, italien, japonais, portugais et russe.
Comment choisir sa spécialité?
e que je vais dire est un peu bateau, mais à mon sens, il n’y a pas vraiment de choix stratégique. Vous pouvez toujours choisir Droit international et Européen parce que vous n’êtes que 25 candidats à le choisir dans votre IEJ et donc espérer l’indulgence des correcteurs… Mais c’est une grosse erreur : les correcteurs du CRFPA ne sont indulgents sous aucun prétexte. Il s’agit d’un examen et non d’un concours… Ce qui pourrait sembler être une bonne nouvelle si le niveau n’était pas aussi exigeant. Si vous n’avez pas le niveau, vous n’aurez pas la moyenne. Il n’y a pas de quotas par spécialité.
De la même manière, ne faites pas trop attention aux « on-dit ». Telle matière est réputée plus facile ou mieux notée? Ce qui était vrai l’an passé peut ne plus l’être cette année…
A mon sens, le seul choix stratégique à opérer est de choisir une matière qui vous motive. Soit parce qu’elle vous plaît. Soit parce que vous avez très envie de la découvrir. Vous allez, a minima, passer un été entier sur vos révisions alors ne vous tirez pas une balle dans le pied en choisissant une matière qui vous ennuie. On n’est pas là pour souffrir! (enfin pas en le faisant exprès…)
Pour ma part, spécialisée en Droit international et européen mais ayant validé mon master sept ans auparavant, j’ai décidé de prendre droit pénal. Je n’en avais jamais fait et ne connaissais donc pas du tout la matière. C’était un choix assez dangereux!
Je me suis passionnée pour la matière dès les premiers cours (mais le droit me passionne, d’une manière générale, je suis la fofolle qui a adoré le droit administratif, par exemple ^^) mais j’ai éprouvé de grosses difficultés avec la procédure pénale. Il ne faut donc pas négliger le fait que l’option choisie aura une incidence sur l’épreuve de procédure, imposée par ce choix.
En bref, choisissez une matière qui vous fait vibrer et qui vous donne envie d’y passer des heures et des heures pendant une longue période. C’est primordial !

Comment aborder chaque épreuve ?
Il n’y a, là encore, pas de recette toute faite… Chacun doit se connaître afin de réviser et s’organiser selon ses propres facilités et lacunes.
Pour ma part, j’ai donné une grande importance à la note de synthèse car j’avais de grosses difficultés dans cette épreuve. J’ai un peu négligé ce que je maîtrisais mieux comme le droit des obligations et le droit pénal (auxquels j’ai eu la moyenne sans trop d’efforts) et j’ai mis les bouchées doubles sur la procédure, non pas en révisant beaucoup mais en m’entraînant un maximum.
l me semble qu’il faut comprendre les enjeux du CRFPA et déterminer précisément ce que l’on attend. A priori, en passant cet examen, on souhaite accéder à la profession d’avocat. Or, cet examen est très difficile, exigeant, rigoureux et surtout, surtout, très anxiogène. C’est ce qui en fait un examen aussi redouté. Dans l’absolu, ce n’est pas beaucoup plus difficile que les partiels semestriels. Mais la perception qu’on en a le rend insurmontable.
A mon sens, il vaut donc mieux se satisfaire d’être moyen dans chaque épreuve afin de sauver les meubles… Plutôt que briller dans une ou deux matières et laisser les autres de côté. Le jour J, vous risquez de perdre vos moyens et ne pas réussir aussi bien que vous l’espériez. A titre d’exemple, lors de la préparation, j’obtenais de bonnes notes en droit pénal, allant de 14 à 16,5. A l’examen final, j’ai eu 11… Autant dire que la déception a été assez forte… Mais surtout, j’estime avoir eu raison de me concentrer sur les autres matières afin d’assurer à peu près la moyenne partout, plutôt que d’obtenir effectivement un 15 en pénal mais 6 partout ailleurs. Ce n’est pas évident de mettre son ego de côté mais c’est indispensable pour cet examen!
De ce fait, mon conseil est de bien bosser les matières où vous êtes mauvais et bosser moyennement les matières où vous êtes « naturellement » bon. Il ne faut rien négliger bien entendu. Mais il est important de redoubler d’efforts dans les matières lacunaires, car c’est ce qui pourra vous sauver.

Concernant les oraux, commencez le plus tôt possible. Même ne serait-ce qu’une heure ou deux par semaine. Ne vous dites pas qu’il ne faut pas commencer à réviser car vous n’avez pas assez de temps à y consacrer, ce serait une erreur.
Pour ma part, j’ai commencé à réviser les oraux durant l’année mais sans vraiment en prendre conscience. Un article de presse par-ci, une fiche par là. J’avais le sentiment que ça ne servait pas à grand chose. Et pourtant, quand j’ai été admissible et que je me suis mise à paniquer parce que je n’avais pas du tout révisé le GO pendant l’été et encore moins après les écrits (ce qui est fondamentalement con… Mais ce qui arrive à presque tout le monde, je crois! ^^), j’ai vite trouvé des marques grâce au travail mené plusieurs mois plus tôt. Je n’y avais pourtant pas passé beaucoup de temps, mais cela m’a aidé à avoir une vision globale de la matière et à mieux réagir face à l’ampleur du programme.
Concernant l’épreuve de langue, vous pouvez aussi facilement « réviser » de manière ludique en regardant des séries judiciaires en VO. Je vous assure que ça peut suffire! Il ne faut vraiment pas négliger les approches faciles, bien au contraire. Plus vous rendrez vos révisions amusantes (autant que faire se peut) et plus vous augmenterez vos chances de tenir sur la durée (ce qui est la clé de la réussite). C’est d’ailleurs valable pour n’importe quel examen !