Joana, ou comment mener de front le CRFPA et le sport de haut niveau!

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J’ai le plaisir d’accueillir Joana, l’une des candidates au CRFPA avec qui j’ai préparé l’examen durant l’été. Joana est tout d’abord une (très) brillante étudiante, une hyperactive, une grande sportive, mais elle est aussi la générosité et la gentillesse incarnées. Après un M1 droit des affaires, elle passe le CRFPA avant d’être admise dans un M2 très sélectif. Elle est également, pour l’heure, demi-finaliste du concours de plaidoirie de l’Université Toulouse Capitole (L’As de la plaidoirie) Un parcours enviable pour une jeune femme bien trop humble!

Je cumulais, en plus de mes études, une vie de sportive de haut-niveau en canoë-kayak.

Après un baccalauréat spécialité « sciences économiques et sociales » mention sciences politiques, je me suis inscrite à la fac de droit. Le métier d’avocat était depuis longtemps une évidence alors le choix de la fac de droit n’a pas été trop difficile. 
Les premières années se sont passées sans encombre, je cumulais, en plus de mes études, une vie de sportive de haut-niveau en canoë-kayak, et je gérais plutôt bien l’équilibre entre les deux. De nature sérieuse et travailleuse, j’aimais me dire que j’arrivais à faire deux choses à la fois, d’autant plus que j’adorais ce que je faisais. Ça n’a jamais été un calvaire pour moi les études, j’ai toujours aimé l’école, alors très probablement que ça a aidé. 
Puis est venu le temps du M1. Je fais partie de la génération où la sélection se faisait en M2, donc il fallait vraiment tout donner lors de l’année du M1 pour espérer avoir le master « de ses rêves ». Sachant que ça allait être une année compliquée et chargée, j’ai décidé de mettre le sport entre parenthèse pour me consacrer à mes études, et faire d’une pierre deux coups, en passant le CRFPA cette année-là. Ce choix a été motivé par plusieurs raisons, premièrement la volonté de ne pas mettre le sport entre parenthèse trop longtemps, donc de ne pas repousser le CRFPA ; secondement parce que, comme je l’ai dit plus haut, l’envie de devenir avocat est présente depuis très longtemps, je ne voulais pas attendre une année de plus pour toucher le métier du doigt. 

J’ai conscience qu’une des grandes questions que l’on se pose avant de passer le CRFPA (ou même lorsqu’on est déjà inscrit) est « est-ce que c’est le bon moment ? ». Je ne pense pas qu’il y ait de réponse magique, il y a de très bons arguments de chaque côté (en M1, en M2, ou après le M2) ; mais avant tout, il faut, je pense, et c’est très personnel, se sentir prêt(e). Il faut savoir s’écouter, avoir conscience que l’été va passer à la trappe, et que c’est un sale moment à vivre (enfin pour ma part), mais qui en vaut largement la chandelle. 

Pour l’avoir vécu, passer le CRFPA après le M1 est compliqué, généralement il s’agit de l’année la plus chargée, on la finie un peu sur les rotules et il faut directement enchaîner avec la préparation du CRPFA, ce qui n’est pas simple. Au moins, un des grands avantages est que l’on reste dans un rythme de travail intensif, donc pas besoin de s’adapter à un nouveau rythme ou de risque de partir sur un faux rythme. L’autre avantage majeur de le passer à ce moment est qu’en principe, certaines matières qui sont au programme de l’examen sont étudiées lors du master. Cela permet de prendre de l’avance pendant l’année sur les matières qu’il faudra travailler l’été, de moins les toucher l’été parce que c’est encore frais, et de pouvoir se concentrer sur les matières où l’on accroche le moins (oui oui je parle de la procédure haha). 
L’autre grande question est celle de la spécialité à choisir. Là encore, il faut savoir s’écouter, et choisir les matières que l’on aime. Travailler l’été c’est pas sympa, si en plus il faut travailler des matières qui nous révulsent, c’est d’autant plus dur je pense. Pour ma part j’ai choisi le pack « affaires », sortant d’un M1 droit des affaires, il me semblait que c’était le plus cohérent, notamment pour l’argument précédent, d’avoir déjà vu les matières. 

Le CRFPA est un marathon, sur tous les points.

Concernant « l’été-CRFPA », tout le monde le vit à sa manière j’ai l’impression. Comme toujours il y a la team des personnes qui ne sont pas stressées et le vivent très bien ; et la team des éternelles angoissées. Je fais partie de cette dernière ! J’ai alors décidé de suivre ma prépa privée à distance, ce qui m’a permis de rester chez ma mère, qui a été d’une grande aide logistique mais aussi émotionnelle. Le CRFPA est un marathon, sur tous les points, je voulais être avec mes proches pour qu’ils puissent me remonter le moral en cas de besoin. 
Des moments de baisse de moral, de baisse de régime et de doute, il y en a eu pendant la préparation estivale. Il faut avant tout se faire confiance, désacraliser l’examen qui au final, bien que particulier, n’est pas insurmontable. Avoir confiance en son travail et en sa capacité de se surpasser le jour J. Vous avez / allez bosser tout l’été, si quelqu’un mérite cette place, c’est vous ! 

Foncez et gardez espoir !

Enfin, si je devais donner un dernier conseil pour ceux qui passent le CRFPA c’est de ne pas attendre les résultats des écrits pour travailler le Grand oral ! Surtout pas ! 
Je suis sortie exténuée et démoralisée des écrits, persuadée que je ne les aurais jamais. On est très très mauvais pour s’auto-évaluer, vraiment. Je savais qu’il fallait que je révise les libertés fondamentales, au cas où, mais je n’y croyais tellement pas que c’était impossible de m’y mettre. Soulagement le jour des résultats des écrits où je suis admissible, mais grosse panique une heure après quand je me rends compte que je n’ai pas commencé les révisions et que je passe le Grand O dans deux semaines.. Deux semaines c’est très très court pour couvrir le programme du Grand O. Au final ça a été, mais ça a été un gros risque de pris, que je ne conseille à personne. Je n’imagine pas à quel point ça doit être dur et à quel point on doit s’en vouloir de ne pas l’avoir après avoir été admissible, seulement parce qu’on était sûr d’avoir raté les écrits. 

Joana


Ce n’est pas une étape facile à passer, mais si c’est vraiment ce que vous voulez, foncez et gardez espoir ! Le jeu en vaut largement la chandelle ! 

Merci Joana pour ce témoignage inspirant et toutes mes félicitations pour ton admission, ton M2 et le concours de plaidoirie !

Si vous souhaitez également témoigner au sujet de votre admission à l’école des avocats (par la voie classique, universitaire ou professionnelle) ou si au contraire, vous souhaitez apporter une expérience positive suite à un ou plusieurs échecs au CRFPA, vous pouvez envoyer un mail à aurore@commeunavocat.fr !

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