J’écris cet article avec deux semaines de retard, mais mieux vaut tard que jamais donc bon… :p
Le CRFPA est un examen « calibré » pour être préparé en deux mois. On peut commencer les révisions avant, bien entendu, mais concrètement, huit semaines peuvent suffire pour préparer les écrits.
Il est important de garder en tête que cet examen est à la fois très différent des partiels mais aussi très similaire. Il convient donc d’aborder les révisions en tenant compte de VOTRE mode de fonctionnement (et pas celui du voisin) tout en s’adaptant aux spécificités du CRFPA.
Le CRFPA, un examen pas tout à fait comme les autres !
Tout d’abord, malgré son appellation « examen » que tous les IEJ ne cesseront de vous rappeler, force est de constater que le nombre d’admis ne varie pas tellement d’année en année, avec un taux d’admission autour des 20%. Autrement dit, c’est un examen qui ressemble fort à un concours de par sa difficulté et son exigence. Mais, c’est tout de même un examen et en théorie, chacun a sa chance.
C’est également un examen très « pratique ». C’est à dire que les épreuves que vous aurez à passer sont beaucoup moins théoriques que les partiels semestriels dont vous avez l’habitude. C’est la quatrième année que le jury propose des cas pratiques et consultations, le ton est donné: on veut tester vos capacités de raisonnement et votre logique juridique. En gros, ferez-vous de bons avocats?
Vous aurez aussi une note de synthèse, qui est une épreuve nouvelle pour la plupart des candidats, avec le plus gros coeff aux écrits, et également le plus gros capital « flippe »…
De plus, l’examen d’entrée à l’école des avocats porte en lui une pression intrinsèque. On ne passe pas « juste » un partiel pour valider son année mais LE « précapa ». Un examen professionnel qui déterminera notre future carrière vers un métier lourd de clichés élitistes. Le métier d’avocat est, dans l’esprit collectif, noble et honorable. Donc passer « le barreau », c’est quand même la grosse pression, bien plus que les partiels de M1!
Il faut néanmoins garder à l’esprit que le CRFPA, à l’instar des autres épreuves que vous avez eu à passer, reste un examen juridique de niveau bac+4 (même si beaucoup le passent après un M2). Et a priori, si vous avez eu votre master, vous avez largement les capacités de réussir celui-ci!
S’adapter aux contraintes de l’examen
Comme dit précédemment, le CRFPA est un examen pratique et « professionnel ». On veut vérifier que vous avez les bases pour devenir avocat. Quelles sont ces bases? La rapidité de compréhension, l’esprit de synthèse, les facultés d’analyse, les capacités à gérer une pression énorme, les qualités d’adaptation… Un avocat doit savoir traiter beaucoup d’informations en très peu de temps, il doit être capable d’organiser sa pensée rapidement et efficacement, il doit gérer le stress qu’engendre chaque plaidoirie, il doit savoir s’adapter à de nombreuses situations différentes.
On ne vous demande pas précisément cela pour l’examen, mais au moins de montrer que vous avez les bases.
Une fois que vous avez compris les enjeux, il sera beaucoup plus facile de réviser en conséquence.
Le CRFPA ne se travaille donc pas tout à fait comme les partiels. Déjà, un partiel traite souvent d’une seule matière, alors que chaque épreuve juridique du CRFPA inclue le programme d’au minimum trois matières… Cela devient beaucoup plus difficile à apprendre par coeur, par exemple. D’autant que ce qui est demandé, dans l’absolu, ce ne sont pas des connaissances mais de démontrer une logique et un raisonnement juridique, tout en faisant preuve de rapidité.
Le CRFPA est avant tout une épreuve de rapidité. Je donne souvent l’exemple d’un marathon pour qualifier le CRFPA, et c’est vrai concernant les révisions ET la longueur de la semaine d’examen (il faut être endurant jusqu’à la dernière seconde). Toutefois, chaque épreuve peut être assimilé à un « 100mètre » car le temps imparti pour chaque épreuve est très lacunaire… Il faut donc apprendre à travailler rapidement et efficacement… C’est à dire ne pas se perdre en détails ou approfondissements inutiles.
Comment réviser alors?
Pour ma part, j’ai privilégier l’efficacité à l’approfondissement. J’ai beaucoup révisé sur les Lexifiches (notamment celle de droit des contrats qui est vraiment super bien faite!). Ainsi, j’avais l’ensemble du cours en tête, sans pour autant avoir appris quoi que ce soit par coeur.
Et j’ai mis le paquet sur les entraînements. J’en faisais 7 ou 8 par semaine, avec un emploi du temps assez précis (que je développerai dans un autre article sinon celui-ci va devenir bien trop long! ^^). Pour des raisons personnelles, je m’étais inscrite à deux prépas à distance l’an dernier (ayant travaillé pour Objectif Barreau, ils m’ont offert la prépa, en gros. J’ai donc utilisé une partie de l’argent économisé pour m’inscrire à la prépa estivale de La Sorbonne). J’étais donc corrigées pour 8 épreuves hebdomadaires. Le rythme était vraiment très intense (deux nds par semaine c’est une torture morale indécente! ^^). Mais cela m’a permis, d’une part, de comprendre vraiment ce qui m’était demandé pour chaque épreuve; et d’autre part, de progresser très vite tout en assimilant le cours « sans effort ».
J’ai surtout acquis des réflexes et automatismes précieux pour le jour J, qui m’ont permis de gagner beaucoup de temps et d’être efficace dans ma compréhension des sujets. J’ai appris, au fil des semaines, que l’idée n’était pas de rendre des copies exhaustives mais de rendre des copies terminées, même si j’avais survolé le sujet. L’idée c’est d’avoir 10/20 à la copie finale. Pas de rendre une moitié de copie parfaite qui vaudrait 16 si elle était terminée mais qui ne vaut que 8 en l’état…
C’est un état d’esprit difficile à acquérir car en tant qu’étudiant en droit, nous avons tendance à aimer la rigueur et nous sommes un poil perfectionnistes… Or, au CRFPA, on peut difficilement se permettre de l’être.
Pour résumer, je dirais que la clé de l’été pré-CRFPA, c’est la pratique et donc les entraînements. Il n’est pas nécessaire d’être inscrit dans une prépa pour cela, vous trouverez aisément les annales corrigées en ligne, vous pouvez emprunter des bouquins avec des sujets à la BU, vous pouvez demander à un.e pote inscrit dans une prépa de vous partager ses sujets et corrigés (à ce titre, soyons honnêtes, la plus-value de la prépa, c’est le fait d’être corrigé et d’avoir un retour sur ses copies…), vous pouvez aussi échanger vos sujets de prépa avec un.e pote inscrit.e dans une autre prépa.
Bref, en vous entraînant, en lisant les corrigés et en approfondissant les points que vous n’avez pas bien saisis, vous progresserez. Cest « tout » ce que vous avez à faire durant l’été!
4 commentaires
Merci ça m’a beaucoup aidé :))
J’en suis ravie alors 🙂
Bonjour
Merci beaucoup !
Le programme vous en parlez dans votre article peut-on le connaître ?
Vous aviez l’air d’être très organisée et surtout de savoir quelles routes vous deviez emprunter!
Merci pour ce retour, j’ai limite cru le temps de la lecture que j’étais avec vous 😅
Bon courage
Bonjour,
Je vais essayer de le retranscrire 🙂