Comment rester motivé pour réviser en plein confinement?

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J’ai hésité à écrire cet article parce qu’il ne va pas être hyper consensuel… Je vois tous les conseils donnés aux étudiants en mode « machine de guerre » et je me dis « attends, t’es à la ramasse meuf, tu vas jamais savoir faire ce genre de trucs! » Et j’ai repensé à mes révisions de cet été et de comment je me sentais après la lecture de certains articles censés me booster… Lire qu’il fallait que je bosse 12h par jour me déprimait complètement, moi qui suis incapable de rester concentrée plus de 6 heures (et encore, les bons jours…)

Alors mon article sera sans doute inutile pour plein d’étudiants super sérieux, rigoureux et réguliers… Mais il sera peut être rassurant pour ceux qui ont un peu de mal à rester motivés pendant le confinement, c’est donc spécifiquement à ceux-là que je souhaite m’adresser.

La priorité du confinement, c’est la survie !

En préambule, je dirais donc qu’il faut oublier les injonctions. Non vous n’êtes pas obligés de bien vivre ce confinement. Et vous n’êtes pas obligés non plus de « profiter de tout ce temps libre pour vous enrichir pédagogiquement ».
Nous vivons une période unique et hyper anxiogène. Il suffit d’allumer la télé trois minutes pour faire une crise d’angoisse face aux infos qui tournent en boucle sur le même sujet depuis un mois.
Si en plus vous avez un proche soignant ou touché par la maladie, ou que vous êtes confiné tout seul… La déprime n’est pas loin.

Je dirais donc que la priorité absolue de ce confinement, c’est de survivre, dans tous les sens du terme. Survivre au virus qui sévit dehors. Mais aussi survivre mentalement et ne pas tomber en dépression. Alors j’ai d’abord envie de vous dire que si pour vous, c’est trop, hé bien, lâchez la bride. Si vous vous sentez incapable de réviser dans cette période de stress et de solitude, lâchez prise… Votre priorité c’est d’aller bien. Le pire que peut vous arrivez si vous lâcher totalement les cours, c’est de reporter d’une année ce que vous avez prévu. Un semestre ou même une année reportée, ce n’est pas grave DU TOUT!! Des tas de gens redoublent en période normale et réussissent très bien leurs études par la suite…
Donc n’hésitez pas à revoir vos ambitions académiques à la baisse si vous pensez que réviser peut vous rendre fous. La priorité, c’est votre santé, physique et mentale.

Se reposer les jours de blues

Maintenant que les fondamentaux sont posés… Si vous vous sentez d’attaque pour réviser, que ce soit pour le CRFPA ou vos partiels, faites-le en essayant de vous mettre le moins de pression possible. La situation est déjà compliquée. Plus de contacts humains pour certains, plus de contacts avec l’extérieur, obligation de se gérer seul du matin au soir, angoisses, peur de la maladie et de la mort, confinement avec des enfants pour certains… Ne négligeons pas les aspects pesants de ce confinement, même si, bien entendu, le but n’est pas de ressasser le négatif. Le truc c’est que vous avez le droit d’aller mal à certains moments, c’est humain et, je crois, relativement inévitable vu les circonstances!
Donc ne culpabilisez pas d’avoir des coups de mou! Et ne vous mettez pas de pression inutile.

Certains jours, vous irez bof bof, profitez-en pour vous reposer. Regardez une série, jouez à un jeu en ligne, lisez, cuisinez… Divertissez-vous et changez-vous les idées! De toute façon, il y a peu de chance pour que vous soyez productifs les jours où vous êtes un peu déprimés alors inutile d’insister. Faites-vous du bien!

Ainsi, les jours de blues seront moins nombreux et vous pourrez concentrer toute votre énergie sur les jours plus punchy!

Essayer de garder un semblant de vie normale

Là encore, adaptez-vous à VOS besoins. Pour ma part, les jours où je me sens bien, j’ai besoin de m’habiller comme si j’allais sortir, je me coiffe, je me maquille même un peu. Ca me fait me sentir bien, confiante, prête à relever des défis. MAIS, si pour vous, rester en pyjamas est une façon de vous sentir plein d’entrain, restez en pyjama! L’idée c’est de se motiver, pas de s’ajouter des contraintes…

Essayez de prendre des repas à heures à peu près fixe. Des repas équilibrés si c’est possible. Essayez de garder une activité sportive minimale (danser sur une musique qu’on aime, perso je considère ça comme du sport, vu les circonstances! ^^). Essayez de garder votre habitat propre et rangé, ça aide à y voir plus clair. Et surtout ça aide à ne pas se retrouver dans un foutoir sans nom après quelques « bad days ». Mais là encore, pas d’injonctions, faites avant tout comme ça vous convient à VOUS!!

Prévoir un planning léger

Pour ma part, je suis confinée avec mes quatre enfants. J’avais prévu de réviser la déontologie, de bosser les rédactions d’actes et de regarder toutes les vidéos de e-learning… J’avais commencé à me faire un planning: le matin, gérer la « continuité pédagogique » des enfants, l’après-midi: révisions. Sauf que mon chéri est en télétravail à plein temps alors que je suis au chômage technique (enfin en arrêt d’entreprise pour garder les enfants). La continuité pédagogique m’a vite fait péter les plombs. Mes enfants ne sont pas hyper open pour voir leur mère bosser alors qu’ils attendent que je les aide à construire Hogwart en Légo… Bref, j’avais prévu plein de choses et pour l’heure, je n’ai quasi rempli aucune case de mon planning… Après quelques jours d’angoisse, j’ai fini par déprimer et me sentir nulle… Et j’ai donc décidé de lâcher prise afin de sortir entière de ce confinement (avec des enfants tous vivants aussi, ce qui n’est pas gagné gagné pour l’instant ^^). Tout ce que j’arriverai à faire sera du bonus. En attendant, j’essaye de profiter de la vie en famille, et c’est déjà bien prenant !

Avancer à son rythme, sans pression

En somme, l’idée à retenir est qu’il est essentiel de prendre soin de vous. Prenez le positi

f où qu’il se trouve. Profitez des moments où vous êtes motivés pour bosser. Profitez des moments moins cools pour vous reposer et faire ce que vous ne vous accordez jamais! glandouiller. Ca fait du bien et cette opportunité ne se représentera sans doute pas avant longtemps.

Essayez de ne pas trop écouter ceux qui vous disent de bosser dix heures par jour et de profiter du confinement pour lire, vous cultiver et faire du sport tout en mangeant parfaitement équilibré du matin au soir.
Si vous en êtes capables, faites-le! Si cela répond à vos convictions et vos habitudes, continuez! Mais si cela relève pour vous de la torture, n’en rajoutez pas et faites ce que vous pouvez… Au même titre qu’il me paraît illusoire d’entamer un changement drastique dans ses habitudes alimentaires durant cette période, cela ne me semble pas très réaliste de « profiter » de cette période pour combler ses lacunes et devenir un étudiant modèle. Pour certains rares cas, le confinement sera une révélation. Pour de nombreux autres, ça sera plutôt un tunnel sans fin. Autant ne pas rajouter de l’angoisse à cette période.

Faites donc avant tout ce que vous pouvez avec les moyens du bord.

Essayez de vous concentrer sur ce que vous aimez et ce qui est facile pour vous. Inutile de se lancer dans des notes de synthèses interminables et traumatisantes… Vous aurez tout le temps de vous y mettre durant l’été (quand vous serez entourés de vos proches qui pourront vous consoler et vous remonter le moral!).

Lisez les sommaires de vos cours. Ca peut paraître minimaliste mais l’importance de connaître les sommaires est à mon sens largement sous-estimé… Le sommaire détaillé est la colonne vertébrale de votre cours, il vous permet d’en comprendre les contours et de prendre du recul. Il vous donne une vision globale.

Concentrez-vous sur des ouvrages tels que les Lexifiches. Je ne devrais pas avouer ce genre de choses, mais j’ai réussi le Grand O juste en lisant des Lexifiches et un « Carré rouge » (chez Lextenso je crois) en libertés fondamentales. Avoir les bases peut suffire si on sait les exploiter.

Bosser sur vos codes, apprenez à les utiliser efficacement, faites des petits exercices ludiques comme trouver tel ou tel article à partir d’une problématique… Ou contentez-vous de lire le sommaire, là aussi (les sommaires des codes sont une mine d’or!), les articles et la jurisprudence qui se trouve en dessous.

Pas la peine de vous fatiguer en faisant des fiches et des fiches (j’en ai rédigé environ un million, pour le CRFPA, et je ne les ai jamais lues… Ca n’a pas été inutile car cela m’a permis de m’approprier le cours mais bon, beaucoup d’énergie dépensée pour pas grand chose!). Pas la peine de lire et relire vos livres et fascicules. Ca n’est pas la peine non plus de vous épuiser en faisant des cas pratiques à la pelle… Vous aurez tout l’été pour préparer le CRFPA. Evidemment, les choses sont un peu différentes si vous avez des partiels… Mais de toutes façons, les examens sont décalés, donc ces conseils valent pour à peu près tous les étudiants… Vous pourrez bachoter à la fin du confinement, quand vous pourrez voir la lumière du jour, quand vous pourrez aller boire des coups avec les copains pour décompresser…

Appropriez-vous les cours que vous aurez à apprendre. Appropriez-vous le programme. Apprivoisez vos codes (si vous ne voulez faire qu’un truc, faites ça!!! Le code, c’est juste l’outil vital!).

Concernant la note de synthèse, vous pouvez essayer d’acquérir quelques réflexes. Regardez à quoi ressemble un dossier, regardez les sommaires, essayez d’apprendre des plans-types, analysez les documents…

L’idée à ce stade et de rentrer en contact avec l’examen. Nous sommes en avril et les épreuves ne se dérouleront qu’en septembre (si elles ne sont pas décalées d’ici là). Vous avez le temps. Détendez-vous, profitez de ces semaines pour rentrer doucement dans le bain, sans pression.

L’essentiel à retenir:

  • Le pire qui puisse vous arriver est de perdre une année. Ça n’est pas dramatique. C’est triste, ennuyeux, vous aurez des raisons d’être déçus et malheureux, mais vous vous en remettrez. Vous vous remettrez sans doute moins facilement si vous tombez en dépression (c’est un risque à ne pas négliger, donc ménagez-vous et prenez soin de vous!)Essayez de garder un contact avec vos cours. Quelques heures par jour, plusieurs fois par semaine. Sans forcer.
  • Détendez-vous, reposez-vous, profitez de cette période pour faire ce que vous ne vous accordez jamais
  • Quelques heures régulières valent mieux qu’une grosse cession de travail et puis plus rien. Ne vous dégoûtez pas!
  • Ne forcez pas quand vous ne vous sentez pas capables d’assurer votre planning. Soyez bienveillants envers vous-même!
  • Faites-vous un planning léger et réaliste. Mieux vaut prévoir moins et faire plus que l’inverse.
  • Ne vous laissez pas impressionner par ce que disent les autres étudiants. Soit ils mentent, soit ils ne fonctionnent pas comme vous… Dans tous les cas, votre façon de faire n’est pas pire que celle d’un autre!
  • Gardez confiance en vous, faites vous confiance, écoutez-vous.
  • Entourez-vous de copains de galère avec qui vous pouvez peut-être prévoir des « séances de révisions » afin de débriefer ensuite et se sentir moins seul

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